Des ghettos dans les grandes villes
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Les Noirs réagissent de différentes manières. Les uns manifestent la haine de soi, la volonté de paraître plus blancs, un luxe tapageur pour montrer qu'ils ont pleinement intégré la société ambiante.
D'autres acceptent la différence, tâchent de grimper peu à peu, jour après jour, dans la hiérarchie sociale, comme le propose Booker T. Washington, pour atteindre enfin le niveau de l'égalité avec les Blancs, à moins qu'ils n'affichent avec fierté leur identité distincte, comme si le séparatisme permettait de mieux combattre le racisme. D'autres enfin recourent aux tribunaux, emploient les arguments que donne la Constitution, font appel à la solidarité avec les libéraux blancs

Des ghettos naissent dans les grandes villes, les uns après les autres. Ce sont des quartiers qui regroupent les Noirs, et en fait des Noirs seulement. Chacun a son histoire. Harlem était encore, dans les premières années du XXe siècle, un quartier bourgeois. La crise économique rend difficile la location des appartements. Un agent immobilier conçoit l'idée de louer le même appartement à plusieurs familles noires. Opération réussie. Mais les logements cessent d'être entretenus. Ils perdent de leur valeur. Seuls des Noirs pauvres acceptent d'y habiter. Les Blancs déménagent.
Le quartier bourgeois devient un ghetto. Et la dégradation continue. Financées par les impôts locaux, les écoles sont moins bien dotées, et la qualité de l'enseignement chute brutalement. Les rues ne sont pas nettoyées. Plus personne ne se préoccupe de la salubrité des maisons et des immeubles. Le chômage favorise l'usage des drogues, la prostitution, la violence, la formation des gangs, la criminalité. Le ghetto fait surgir une culture de la pauvreté avec ses rites et ses mythes, ses lois et ses règles, ses préjugés raciaux, des loyers élevés aussi en raison des fortes primes qu'exigent le compagnies d'assurances. De temps à autre, le ghetto explose, comme si ses habitants ne supportaient plus d'y survivre. Puis, il retombe dans la léthargie, la saleté et la misère.

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