Les années 1941 et 1942 à Rennes
rennes 1941-1942
rennes 1941-1942

Les années 1941 et 1942 vont surtout voir la prolifération des cartes et des tickets de rationnement. Il en faut, bien sûr, pour l'alimentation, mais aussi pour les textiles, les chaussures, le charbon, le caoutchouc, le fer, etc... Vichy met en place un service de « Répartition générale » qui doit apporter une meilleure distribution des denrées devenues rares. Accompagnant régulièrement les périodes de restrictions et de privations, le marché noir a fait son apparition (et sera responsable de l'enrichissement, pour le moins rapide, de certaines catégories de trafiquants). Pour 500 g d'huile, d'interminables files d'attentes s'allongent sur les trottoirs, les bicyclettes sont de nouveau les petites reines, et les amateurs de l'automobile se déplacent en masse au champ de Mars où la Foire-Exposition leur offrent les tout derniers modèles de gazogènes.
On apprend à se discipliner pour faire la queue aux portes des magasins ou pour s'inscrire dans l'espoir de 100 g de viande ou d'un litre de vin ; on parle coupons, rations, travailleur de force, on calcule, on troque, on revend. C'est l'ère des succédanés et des ersatz, le triomphe des B.O.F. et de la « débrouille ».
Mais Rennes n'oublie pas. On n'oublie pas ceux qui croupissent dans les stalags et les offlags d'Allemagne, on n'oublie pas les patrouilles nocturnes et les affiches noires et jaunes qui annoncent les exécutions au Colombier ou à la butte de la Maltière, derrière la poudrière. On n'oublie pas les bombardements, et chaque fenêtre est soigneusement peinte en bleu ou occulté avec du papier spécial. On creuse des abris sur les principales places de la ville : place Sainte-Anne, Croix de la Mission, dans les jardins de la Préfecture et même dans les pelouses du Thabor. Recouverts de sacs de sable, de terre, de tôles, de madriers, ils rappellent constamment aux Rennais que, même dans la tranquillité relative dont jouit la ville durant ces deux années, la guerre n'est pas terminée.
Quelques alertes ont bien émaillé ces deux années, mais aucun bombardement n'est venu frapper la ville ; seule la base de Saint-Jacques a essuyé plusieurs attaques des bombardiers alliés.

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