Appel à tous les Allemands
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Hans Scholl

Après avoir vécu les horreurs de la guerre sur le front de l'Est pendant plusieurs mois, entre la fin de juillet et le début de novembre 1942, les amis se retrouvent à Munich et élargissent leur action. Un groupe de la Rose blanche est alors constitué à Hambourg, un autre se fonde à Fribourg. En janvier 1943, Hans Scholl, Alex Schmorell (un ami de toujours) et Willi Graf rédigent et font circuler un cinquième tract. Cette fois, le texte est distribué dans plusieurs villes. Aussi le titre change-t-il et devient Feuilles volantes du mouvement de résistance en Allemagne. Cet Appel à tous les Allemands commence par une affirmation lapidaire : Hitler ne peut plus gagner cette guerre. [...] Hitler mène le peuple allemand vers l'abîme.
Il annonce un jugement terrible mais juste, qui frappera tous les coupables. En outre, il revendique l'abandon de la pensée de puissance impérialiste, le rejet du militarisme prussien et prône la construction d'une Allemagne fédérale dans une Europe fédérale, dans l'esprit d'un socialisme raisonnable. Les tracts sont à présent imprimés à des dizaines de milliers d'exemplaires. En janvier 1943, au cours d'un voyage en Autriche, Alex Schmorell en expédie près de deux mille, Sophie, plus de huit cents dans la région de Stuttgart.

Le quatrième tract, qui suit de très près le troisième, s'adresse avant tout aux chrétiens. N'attends pas, dit-il, « qu'un autre se dresse en armes ; Dieu ne t'a-t-il pas donné lui-même, à toi aussi, la force et le courage de t'attaquer au mal là où il est le plus puissant ?» La Rose blanche annonce leur châtiment aux nazis et à ceux qui les ont suivis : « Tous les membres du parti et ceux qui les ont aidés doivent être punis [...] et n'oubliez pas les petits salauds du système, notez leurs noms pour qu'aucun ne puisse échapper à sa punition. »

Le troisième tract, distribué en juillet 1942, est plus provocateur puisqu'il s'attaque à ceux qui pensent que, pour se débarrasser de Hitler, il faut d'abord gagner la guerre et surtout le combat contre le bolchevisme. Or « le premier souci de tout Allemand ne doit pas être la victoire militaire sur le bolchevisme, mais la défaite du national-socialisme ». Il ne suffit pas de refuser de participer aux activités nazies, il faut pratiquer le sabotage dans les entreprises, dans les universités, dans les médias. Briser la machine de guerre allemande..., il y a là de quoi effrayer beaucoup de ceux qui s'opposent à Hitler sans vouloir tirer les conséquences de leur attitude jusqu'au bout.

Fin 1942 et début 1943, la défaite de Stalingrad sonne le glas du régime nazi. Dès le printemps 1942, les bombardements des grandes villes allemandes s'étaient intensifiés et généralisés. C'est dans ce climat de plus en plus tendu qu'est diffusée la deuxième Feuille, de Hans Scholl (à gauche), essentiellement consacrée à la dénonciation de la politique d'extermination menée en Pologne et en Russie, envers les Slaves et surtout les Juifs. «Chacun veut s'exonérer lui-même de toute responsabilité. Chacun fait ainsi et se rendort ensuite avec la conscience la meilleure et la plus tranquille. Mais il ne peut s'acquitter lui-même. Tout un chacun est coupable, coupable, coupable. »

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La résistance allemande