Prise en main de la population
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Dans le djebel algérois, la méthode employée par Ouamrane (gauche) était efficace et pourtant d'une grande simplicité. Le roué Kabyle savait que la population ne demandait qu'à croire à la réalité de l'A.L.N., mais encore fallait-il qu'elle se manifestât un peu. Alors, dans toutes les zones de l'Algérois, accompagné de sept hommes, il arrivait de nuit dans une dechra où se trouvaient déjà plusieurs militants. Avec eux, il faisait la liste des familles et évaluait leurs ressources. Puis il faisait tourner les sept hommes autour du village, allumait des feux sur les crêtes, se montrant le plus bruyant possible pour faire croire à un nombre imposant de maquisards.
Ensuite, il réunissait la population, expliquait l'appel du 1er novembre 1954, la révolution, le nationalisme, l'indépendance. Lorsque, le plus souvent, l'enthousiasme répondait à ses paroles, il abordait aussitôt le premier devoir sacré de tout Algérien : la cotisation. Dans un premier temps, chaque paysan était taxé à 10 % de ses biens. Les plus démunis donnaient 500 francs et même moins.
Il ne serait pas exact de dire que tous ceux qui cotisaient étaient des sympathisants convaincus ! II y avait aussi les indifférents, les proFrançais, mais ceux-là étaient parfaitement au courant du sort qui leur serait réservé s'ils se rebellaient. Ouamrane usait, vis-à-vis d'eux, d'une autre ruse de guerre : il réunissait ses hommes chez le plus suspect parmi les proFrançais de chaque village et le nommait adjoint du responsable F.L.N. de la dechra. Ainsi, non seulement on le surveillait facilement, mais il lui était malaisé de faire un rapport à l'administration.
Village après village, la population était ainsi prise en main.
Les jours de marché, chaque paysan découvrait qu'au douar voisin les moudjahidin étaient apparus comme chez lui : On les a vus ! Ils étaient au moins trois cents. Ils tournaient autour du village. Voilà comment, avec sept hommes qui tournaient en rond et allumaient des feux, furent créés les premiers maquis de l'Algérois.
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Le FLN au maquis